mercredi 29 décembre 2010

Rougeole

Ici au Niger et dans les autres pays sahéliens, la rougeole fait des ravages. Et comme le dit un proverbe du coin :

"Tant que ton fils n'a pas eu la rougeole, ne le compte pas parmi tes héritiers"

Ce proverbe marche aussi - hélas - pour la méningite, le choléra, le paludisme et bien d'autres maladies épidémiologiques.

Heureusement on a vacciné contre la rougeole plus de 95% des enfants nigériens de moins de 4 ans et seulement 1350 enfants ont eu la rougeole en 2010 ; 11 en sont morts. On est loin des 60 000 cas de 2004 ou des 50 000 de 2008.

Un proverbe obsolète. Et un fléau de moins.

mardi 28 décembre 2010

Messe de Noël

Noël à Niamey, c'est ...
Coloré !
Animé !
Chanté !
Dansé !
Et comme a dit monsieur le curé .. " Fêtez ! et fêtez bien ! Car c'est un jour mémorable et de fête ! Mais attention, fêtez à la mesure des capacités de votre estomac... L'année dernière y a un vieux, il a trop fêté et trop bien mangé, il est allé se coucher et il a pas vu la nouvelle année arriver ... !"

Réveillon familiale, marquant la première année où plus aucune de nos filles ne croient au Père Noël ...
Il faut dire qu'en une semaine, le joyeux bonhomme est passé à l'école (en dromadaire) au travail de papa (en âne) à la maison (mystère...) et a changé au moins deux fois de couleur (blanc, noir, blanc ....), il est donc difficile pour les enfants de vraiment y croire avec sérieux. 

Elles auraient bien un petit doute quand même, mais une chose est sûre c'est que les parents (et grands parents !) sont bien contents d'avoir récupéré le mérite des cadeaux, et les remerciements.


Il ne reste donc qu'une chose à dire, JOYEUX NOËL A TOUS !!! ... Et surtout ... Fêtez bien !!!

samedi 25 décembre 2010

Casse tête ...

Le casse tête annuel du menu de réveillon ... grande question !
Un réveillon idéal selon les parents :
- Une entrée de poisson fumé, baies roses et filet de citron vert de Madagascar
- Un foie gras poêlé et sa petite salade verte bien croquante
- Une bonne bouteille de vin rouge ... Un Côte de Beaune 1978 (mais surtout pas chambrée à température ambiante ! ... 29° c'est un peu chaud pour un vin)
- Une charlotte aux 3 chocolats ... et une petite charlotte aux framboises si les beaux parents sont là...
- une bonne bouteille de cidre glacé de Normandie.

et pour faire passer ces entrées ... une petite prune berrichone de derrière les fagots ...


Un réveillon idéal selon les enfants :
- Une sac de chips chacun
- du coca
- un autre sac de chips
- un peu de concombres avec beaucoup de mayonnaise pour tremper dedans (la main avec pour ramener plus de mayo)
- une glace et un gateau au chocolat
- et un autre sac de chips !!!!

Conclusion ... Menu du réveillon

- Saucisson pur porc aux noisettes (un must ici !!)
- Saumon fumé
- concombres et mayo ... 
- des chips et du coca ...
- Buche de Noël (beaucoup de crème et beurre ... y a que les français qui savent faire de la pâtisserie, c'est connu !)

mercredi 22 décembre 2010

Joyeux Noël !

Ne cherchez pas le Père Noël au Pôle Nord sur la banquise ou dans les nuages sur son traîneau... Il est chez nous ! Et il se promène en dromadaire, forcément.

Pas trop chaud là-dessous Père Noël ?!!

Il paraît qu'à ses heures perdues ce Père Noël donne des cours de maths aux collégiens de La Fontaine... mais chut...

Sympa la cour des Maternelles non ?
Du sable et de la terre partout pour s'éclater à la récré (et ruiner son tee-shirt blanc...).
Des grands arbres et un préau pour jouer à l'ombre (et ne pas tomber comme des mouches à 11h par 40°).

lundi 20 décembre 2010

Otipax à la nigérienne

Des hérissons se baladent souvent dans notre jardin. Surtout depuis que l'hiver s'est abattu sur nous et que les matinées et soirées sont bien fraîches (19° c'est frais, je maintiens).

C'est où la tête maman??

Soumeila notre cuisinier m'a expliqué que les Nigériens utilisent la peau des hérissons comme médicaments... pour les oreilles ! C'est de la médecine traditionnelle - qu'il m'a précisé fièrement, et ça marche très bien.

Ils dépècent les hérissons et s'enfoncent un bout de peau - avec les piquants oui oui - dans l'oreille inflammée. Ensuite le tympan est percé, le conduit est ravagé et ils sont devenus sourds. Mais l'otite est guérie bien sûr.

Boîte de coton-tiges sur pattes....

lundi 13 décembre 2010

Vague de froid

On a beau vivre dans le Sahel, aux confins du Sahara, dans une ville de sable et de latérite, au milieu des dromadaires et des chèvres, on n’en reste pas moins Français et… on aime parler du temps qu’il fait !
En ce moment les conversations du matin autour du café c’est (après l’éternel « bonne arrivée ») : brrr fait froid hein ?!
Et oui, car nous aussi on a notre « vague de froid qui a déferlé sur le pays » - comme disent les journalistes. Au passage, vous avez remarqué que les vagues de froid elles déferlent toujours ? Eventuellement elles s’abattent. Mais elles ne viennent pas sur le pays. Elles n’arrivent pas. Non, la vague de froid déferle.
Et bien chez nous, ça y est. Elle a déferlé il y a quelques jours. On a dû sortir les cartons du fond des placards et tout déballer pour trouver les couvertures et les habits chauds.
Vous ne me croyez pas ? La preuve :

Inside : 22,6° et Outside : 19°. Ce matin à 8h.

Comment ça 19°, c’est pas une vague de froid ??

mercredi 8 décembre 2010

SMIC

Aujourd’hui je discutais avec un collègue nigérien des « petites bonnes » qui sont exploitées dans le pays, travaillant du lever au coucher du soleil pour un salaire de misère. Mon collègue s’emporte sur ses compatriotes si inhumains et affirme fièrement : « Moi en tous cas j’en ai deux, elles travaillent du dimanche au vendredi et je les paye 20 000 francs* chacune par mois. »

Ha oui c’est mieux. Bel effort.

Et il conclut : « Et tant pis si mes amis me disent que je les gâte trop ! »
Héé attention... C'est qu'il faudrait pas qu'elles s'habituent au luxe quand même.

* 30 euros.

lundi 6 décembre 2010

Run & Bike de Niamey

Hier c'était la troisième édition du Run & Bike de Niamey. The famousse Run & Bike !

Le principe est simple : 16 km de parcours sur piste et sur sable, par équipe de 2, avec 1 seul vélo. L'un court pendant que l'autre pédale, ensuite on inverse. Chaque équipe a sa technique pour le relais, mais l'impératif est d'arriver ensemble, avec le vélo.
La première équipe a mis 58 minutes pour ralier le Centre Equestre au restaurant Kanazi sur les bords du Fleuve Niger.
Mais certains ont eu quelques légers soucis. Ainsi l'une des équipes n'a pas pu partir car l'un des deux co-équipiers cherchait le départ... à l'hippodrome ! Bah.. Centre Equestre ou Hippodrome ça ressemble.

Une autre équipe a dû abandonner, car au bout de 200 m le coureur s'est rendu compte que sa co-équipière ne savait pas faire de vélo !

vendredi 3 décembre 2010

Tabaski

Avec un peu de retard, voici enfin quelques photos de la Tabaski à Niamey.

La Tabaski c’est comme ça qu’on appelle l’Aid-el-Kébir en Afrique de l’Ouest. Les musulmans égorgent un mouton en souvenir du sacrifice d’Abraham.

Au Maroc les moutons étaient égorgés le matin, dépecés, vidés de leur sang et des parties « sales », puis les carcasses séchaient toute la journée. C’est seulement le lendemain qu’on découpait et mangeait la chair.

Ici au Niger, vu la température, les moutons sont cuits illico, ils pendouillent sur des bouts de bois et mijotent toute la journée dans la rue, autour d’un bon feu de camp :


Mais où est Hugues Aufray ?

Les têtes des moutons cuisent à côté sur un barbecue :

Miam la bonne odeur de poils cramés…

Notre chauffeur lui est revenu du pèlerinage à La Mecque. Pendant 1 mois il a suivi les rituels destinés à expier tous les péchés commis depuis sa naissance.
Maintenant il est super sage, c’est un « Hadj » : c’est comme ça qu’on appelle les Musulmans qui ont fait le pèlerinage. « Mahamadou el-hadj »… il n’est pas peu fier ! D’ailleurs il s’est rasé les cheveux et porte désormais un chapeau de Hadj.
Le chapeau de Hadj c’est un chapeau sans bord, rigide, tout rond, et généralement coloré.

Celui de Mahamadou ressemble à ça :
Ca lui va très bien, c'est très classe.

Par contre pour la sagesse… hum hum… Il a dû rater quelques prières à La Mecque...

vendredi 26 novembre 2010

Blagues

Je suis de retour à Niamey après une semaine de séminaire en brousse avec le bureau. Une semaine très studieuse, mais également très détendue… j’ai découvert à quel point mes collègues africains adorent raconter (et écouter) des blagues. Ils en ont tous un stock prêts à être raconté, ils mettent le ton, font les voix et les bruitages si besoin, et ça se termine à tous les coups par des grands éclats de rire, des applaudissements, des commentaires d’exégètes sur la blague qui vient d’être racontée.
En France quand on raconte une blague on risque le bide à tout moment. Là impossible de ne pas être mort de rire, vu l’ambiance.

Allez en voici deux, racontées par mon chef malien (faut imaginer avec l’accent et le ton ; et avec plein de détails en plus, j’ai un peu écourté…) :
- Le zoo de Dakar venait de perdre son grand singe, très apprécié par les visiteurs. Pour ne pas décevoir le public, le zoo a décidé d’embaucher un étudiant et le mettre dans la peau du singe. L’étudiant a commencé son job, il a sauté toute la journée pour amuser les visiteurs.
A un moment il s’est senti fatigué et s’assoupi. Pour nettoyer sa cage, le personnel l’a déplacé, sans le réveiller. Un peu plus tard l’étudiant s’est réveillé dans… la cage des lions. Il était terrorisé et n’osait pas bouger. Alors il a essayé d’attirer l’attention des visiteurs en faisant psst psst.
Le lion s’est approché de lui et lui dit : Mon frère pourquoi tu fais psst psst comme ça ? Ce n’est pas la peine vraiment. Je suis en 3è année de médecine. Et tu vois le tigre là-bas ? Il fait un doctorat de physique ; on est tous des étudiants !

- Deux fous discutent dans la prison de Niamey. L’un d’eux dit : j’ai bien étudié, je sais comment nous allons nous évader. Si le gardien va à gauche, nous partons à droite. Si le gardien va à droite nous partons à gauche.
Le lendemain les deux fous se retrouvent pour s’évader. Ha mon frère on ne peut pas s’évader aujourd’hui vraiment. Mais pourquoi ? Parce que le gardien n’est pas là !

mardi 16 novembre 2010

Crevés

Après un super week-end bien rempli au Parc du W, notre voiture n'a pas beaucoup aimé les 90 minutes de piste au retour. Bilan : deux pneux qui éclatent, la voiture qui sort de la route en tête-à-queue, dévalle le fossé en marche arrière et s'immobilise enfin.
Plus de peur que de mal heureusement.

Public conquis par le spectacle du dimanche soir...

vendredi 12 novembre 2010

Soirées bougies

On attaque notre 3è jour de coupures d’électricité, entrecoupées de quelques heures de répit, la nuit en général. « C’est encore la coupure ! » - crient les schtroumpfs en rentrant de l’école, tout excités par une nouvelle soirée dans le noir... Si ça continue, bientôt ils crieront « Wahouu il y a de l’électricité ce soir !! ». Une soirée sans bougie ?!! Unbelievable !
En attendant, cette semaine c’était douche dans le noir. Et hop, on se trompe et on met du gel- douche dans les cheveux. Et hop, on envoie de l’eau partout dans la salle de bain. J’ai pas exprès de t’arroser maman, je vois rien. Ben voyons… Pas grave, par 40° degré ça sèche vite. Très vite. D’ailleurs c’est à peine si on utilise des serviettes ici.
Ensuite dîner à la bougie. Et c’est pas pour faire romantique. Le frigo est vide depuis longtemps : on évite de trop stocker, sinon on risque de devoir manger en une soirée les provisions de la semaine. Donc les repas sont plutôt genre… campagnards, pour le plus grand bonheur des enfants. Qui veut une tartine de pâté ? T’as fini ton taboulé ? Oui il est chaud, et alors ? Le taboulé c’est bien meilleur à 30°, si si.
Puis vient le grand moment des devoirs à la bougie. Super, comme dans les châteaux au Moyen-Age ! (euh… au Moyen-Age ils faisaient des devoirs?). Une bougie sur le bureau et c’est parti pour la dictée, en priant pour que les cahiers ou les cheveux ne s’enflamment pas…

Si on perd trois dioptries à cause des coupures, les lunettes seront remboursées par la Sécu ? J’imagine très bien le dialogue surréaliste à la CPAM pendant les prochaines vacances en France. Je vous ai apporté le certificat de la Nigélec (Compagnie Nigérienne d’Électricité) avec les dates et heures de coupure ; comment ça Madame, ça vaut pas une ordonnance ?
Ce qui est bien c’est qu’avec toutes ces coupures, on développe aussi des stratégies de sioux.
Par exemple faire cuire ses lasagnes (mais pourquoi a-t-on acheté un four électrique ???) dès 7h du matin en prévision de la future coupure de 8h ou 9h. Règle d’or : ne jamais remettre à plus tard une cuisson dans le four… On ne sait pas quand aura lieu la prochaine coupure, ni combien de temps elle va durer. Idem pour un lavage de cheveux... faut jamais remettre, on pourrait se faire piéger par une coupure d’eau.
Autre stratégie : préparer sa machine à laver, linge dans le tambour, lessive dans le bac, boutons déjà positionnés sur synthétique 40. Et hop dès que l’électricité revient, on fait tourner ! En espérant que le cycle ira au bout. (mais pourquoi a-t-on acheté un lave-linge électrique ??? un bon vieux lavoir ce serait pas si mal…)
On a aussi disséminé des bougies dans toutes les pièces de la maison. Et on évite de toucher aux interrupteurs pendant une coupure ; sinon quand l’élec revient vers 3h du matin, toutes les lumières s’allument d’un coup et c’est la fête au milieu de la nuit…
Et surtout on pense à recharger les portables – téléphone et ordi - au bureau, où il y a un groupe électrogène qui siffle des litres et des litres de gasoil non stop en ce moment. Les portables bien rechargés ça permet d’avoir un réveil qui fonctionne le matin (quoi qu’on n’ait pas franchement besoin de réveil.. on en a 3 qui ont une batterie perpétuelle). Et ça permet aussi d’avoir un bout de film le soir, jusqu’à extinction de la batterie de l’ordi. Imparable le coup de la batterie à plat pour coucher les enfants.
Allez ce week-end on part deux jours dans un parc. Là-bas y a pas d’électricité non plus, mais y a des éléphants, des buffles, des lions !

vendredi 5 novembre 2010

167

Youhouuu !! On est avant-avant-dernier !!!!!
Le PNUD a rendu public ce matin l’IDH (indice de développement humain) qui mesure le niveau de développement de chaque pays, en prenant en compte des tas d’indicateurs : espérance de vie, taux de scolarisation, alphabétisation, accès à l’eau, accès aux soins, PIB/habitant, pouvoir d’achat, etc.
L’année dernière le Niger était bon dernier : 182è sur 182 pays classés.
Cette année le Niger a fait un pas de géant, il est désormais avant-avant-dernier : 167è sur 169 pays classés, juste devant la RDC et le Zimbabwé.
Et voilà… on arrive au Niger et le pays gagne deux places. Enfin moi je dis ça comme ça…

PS : le number one c’est la Norvège, devant l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Bof… ça doit être ennuyeux ces pays. La France est 14è ; je me demande si le nombre de jours de grève ça compte ?!

mercredi 27 octobre 2010

Acte VIII

On a eu un appart à Montrouge, avec pour voisins un gentil couple de femmes baba cool et des odeurs d’encens (pour ne pas dire autre chose…) sur le palier.

On a eu une première maison à Tana, au rez-de-chaussée avec la proprio au premier qui se balade en talons aiguilles à 5 heures du mat’ pour faire le ménage.

On a eu une deuxième maison à Tana, gigantesque, avec un escalier monumental, des lapins dans le jardin, et une proprio qui nous vire au bout d’un an pour revendre la maison.

On a eu une troisième maison à Tana, avec des bananes, des mangues, des chouchoutes, de la menthe, du basilic, des avocats, des tomates, du café qui poussent dans le jardin.

On a eu une maison dans le Berry, pour un transit de trois mois, avec un poney, un trampoline, des vélos, des vrais magasins et une FNAC à quelques kilomètres, et un étudiant au fond de la cour qui révise l’agreg.

On a eu une maison à Rabat, en centre-ville à 200 mètres de l’école, avec les fresques paternelles sur les murs des chambres, deux tortues dans le jardin et une proprio richissime qui a grandit avec Hassan II.

On a eu une maison à Niamey, avec une piscine olympique, un long couloir pour faire du roller, une terrasse pour faire du vélo, des chambres avec dressing et salle-de-bain, et aussi des clims cassées, des douches bouchées, des prises électriques cramées, un proprio fantôme.


Samedi on déménage dans notre 8ème maison !! Toujours à Niamey. Avec un jardin botanique incroyable, une petite piscine, une grande terrasse, des clims qui marchent… Et hop on range, on remballe, on refait les cartons (d’ailleurs certains n’étaient pas encore ouverts), on loue un pick-up et quelques déménageurs, ce sera vite-fait.
8ème maison en 7 ans de mariage… Mais non, on n’a pas la bougeotte.

vendredi 22 octobre 2010

Banco !

On connaissait les coupures d’électricité, presque chaque jour.
Hier on a découvert les coupures d’eau : de 7h du matin à 21h. Au moins ça change. Et puis faire pipi au fond du jardin et prendre son bain dans la piscine quand la nuit est tombée ça c’est rigolo...
Et le must : la coupure d’eau + la coupure d’électricité ! On a eu ça hier soir vers 18h30. Pas longtemps, à peine une heure. Le temps de se demander si ça vaut vraiment le coup de louer une maison en béton avec eau et électricité.

C’est pas chouette les maisons en banco ?? Y a même la télé !!

Mais où est la piscine ? Et la balançoire ?
Bon au moins pour le bac à sable ça devrait aller...

jeudi 21 octobre 2010

Lexique 2 – Au travail

Voici la suite de notre petit lexique nigérien. Cette fois partons au bureau.
D’abord voyons si vous avez retenu la leçon précédente : qu’est-ce qu’on nous dit quand on arrive ?
« Bonne arrivée ! » Bon ça c’est in-con-tour-nable. Quand quelqu’un arrive, on lui souhaite la bonne arrivée.

Ensuite on rentre dans le bureau et on cherche une collègue. Elle est où Ramatou ?
Tu cherches Ramatou ? Elle a voyagé !
Quand quelqu’un vient de partir en mission ou en vacances, on dit qu’il « a voyagé ». Mais quand il vient de rentrer de mission ou de vacances, on dit aussi qu’il « a voyagé ». Et finalement on ne sait jamais si les gens sont partis ou sont revenus. Ramatou, elle vient juste de partir ou elle est en train de revenir ?? Oui oui elle a voyagé… Arghh.

Bon pas grave. La journée de travail se passe très bien. De toutes façons tout se passe toujours très bien, parce qu’ici au Niger « il n’y a pas de problème ». Jamais. Une réunion, un rapport, un coup de fil ? Il n’y a pas de problème.

La journée de travail se termine. C’est bientôt l’heure de descendre. Pourtant on est au rez-de-chaussée ! Ha oui parce que Niamey c’est une ville-rez-de-chaussée, y a pas d’étage. Les bâtiments à étages se comptent sur les doigts d’une main et les maisons sont toutes de plain-pied. Pour avoir un point de vue à Niamey, faut monter sur un lampadaire. Un quoi ? Bon la lumière on en parlera une autre fois. Fin de la parenthèse.
Donc c’est maintenant l’heure de descendre. Mais descendre de quoi ? Ben descendre. La descente c’est le moment (béni) de quitter le bureau. Moi par exemple le midi je descends à 13h et le soir je descends à 17h30. Et chez vous la descente c’est à quelle heure ?

Ensuite on rentre à la maison. Et là il est déjà 6 heures moins. Faut se dépêcher de donner les bains, faire les devoirs, préparer le dîner, parce qu’on est invité chez des amis à 8 heures moins. Ensuite après cette bonne soirée, on rentre à maison à 11 heures moins. Ici au Niger on ne s’encombre pas des minutes, quelle perte de temps les minutes ! 6 heures moins, c’est un peu avant 6 heures… Bon ok c’est vague. 6 heures moins, ça va de 5h31 à 5h59. Ce qui permet de ne jamais être en retard. Ou d’être toujours en retard. Mais de toutes façons il n’y a pas de problème.

Allez je file, c’est la descente. Il est 13 heures moins.

Tiens y a la coupure

Depuis quelques semaines on a des coupures presque tous les jours.
Je parle des coupures d’électricité bien sûr. Ici il suffit de dire des « coupures », on sait de quoi on parle. Même à deux ans.
« Tiens y a la coupure », « ouéé la coupure é finie ! », « ha acore coupure »

Hier soir on a même eu trois petites coupures. La coupure de 18h30 qui empêche de réchauffer vite-fait les pâtes au micro-onde. « maman zé faim ». La coupure de 20h qui ruine la soirée film « maman a pu de batterie dans le dinateur ? ». Et la coupure de minuit qui prive de ventilateur ou clim. « maman zé so et zé soif »…
Bref une soirée normale.

PS : penser à trouver un groupe électrogène.

mercredi 20 octobre 2010

Aller sans retour

Les Nigériens ont toujours raison. Si si.

Par exemple l’autre jour, je demande à Mahamadou le chauffeur d’emmener les enfants dans un parc après l’école, pour jouer au toboggan avec leurs copains. Il les dépose et repart aussi sec. Laisse la voiture à la maison et rentre chez lui.
Vers 18h j’arrive au parc, rassemble la troupe et cherche Mahamadou pour repartir. Pas de Mahamadou. Je cherche la voiture. Pas de voiture. Hum…

Allô Mahamadou ? On fait comment pour rentrer ?
Madame vous m’avez dit de déposer les enfants. Vous m’avez pas dit qu’il fallait les ramener.

Imparable.

vendredi 15 octobre 2010

Clotaire

Le Niger c'est Clotaire.
Vous savez Clotaire, le bon copain du Petit Nicolas, celui qui dort au fond de la classe, celui rêve de courses de vélo, qui est toujours le dernier aux Compositions et qui passe son temps au piquet. Clotaire le doux cancre aux cheveux en bataille.

Le Niger c'est Clotaire. Le bon dernier des 182 pays du monde. Les cheveux en bataille. Toujours en retard, toujours désorganisé. Il y a rien à manger, y a pas d'écoles, y a pas de centres de santé, y a pas de routes. Clotaire les cheveux en bataille. Ici à Niamey on n'a plus d'électricité depuis 48 heures. On ne sait pas pourquoi, on attend que ça revienne, on se débrouille à la bougie et on a vidé le frigo. Il paraît que c'est à cause des lignes qui sont en très mauvais état. Sans blague...

Le Niger c'est aussi un pays doux, capable de faire un coup d'Etat sans bain de sang, sans combat, en trois ou quatre heures, le temps de raccompagner le Président et de mettre un Général au Palais comme en février dernier. Hier rebelote : une tentative de coup d'Etat. Personne n'y comprend rien, les rumeurs circulent sur RFI, il paraît que le numéro 2 de la junte voulait destabiliser le régime. Et hop il est limogé. Le Niger ne s'est aperçu de rien. Clotaire le doux cancre qui rêve au fond de la classe. Pendant que tout autour, ça chahute, ça kidnappe.


Pendant ce temps la sous-Secrétaire Générale des Nations Unies est en visite pour trois jours au Niger. Clotaire au tableau ! Ben... j'ai rien... pas de récoltes, pas d'écoles, pas de centres de santé, pas de routes. Ok Clotaire on va t'aider - a dit l'adjointe de Ban Ki-Mon.

Si on pouvait commencer par remettre l'élec...

mardi 5 octobre 2010

Bingo

Premier palu à la maison... C'est le mâle qui s'y colle en prem's.

Au bout de 6 mois c'est plutôt bien résisté hein ?

Petite gorgée de Fanta et autres plaisirs minuscules

Quand ils ne travaillent pas, les Nigériens en profitent pour se reposer, pour se mettre à l’ombre, pour s’allonger ou s’asseoir, les doigts de pied en éventail, avec un verre de jus de gingembre bien frais (euh.. disons pas trop chaud).

Nous le week-end quand on ne travaille pas, on met des grosses chaussures, on remplit nos sacs-à-dos de gourdes Décathlon super-pros et on va marcher sous le soleil. Sont fous ces Gaulois…

Tous les samedis à 17h les expatriés de Niamey se retrouvent pour une randonnée autour de la capitale. 6 km pour le parcours marcheurs ; 8 km pour le parcours coureurs. Oui parce qu’il y en a même qui le font en courant… si si.
Ça s’appelle le Hash ou le H et ça existe dans des dizaines de pays depuis des dizaines d’années. D’ailleurs l’explication du pourquoi-que-s’appelle-le-hash s’est perdue dans la nuit des temps. Au Niger c’est Yacine et Gérard qui l’organisent depuis 30 ans ; chaque samedi matin ils vont poser des confettis blancs (bio-dégradables of course) par terre pour marquer les parcours. Qu’il vente, qu’il pleuve, qu'il neige (on prend pas des grands risques ici…) ou qu'il putsh, aucun Hash n’a été annulé. Enfin si justement, un seul : le surlendemain du Coup d'Etat du 18 février dernier.

Et c'est bien raisonnable tous ces expats dans la nature avec les vilains terroristes qui traînent ? Faut croire que tout est sous contrôle puisque même Son Excellence l'ambassadeur de France ne manque jamais un Hash. Short blanc, casquette noire, il court il court l'ambassadeur. (Et pas derrière les terroristes apparemment...).
Nous aussi on est très fidèle au Hash avec nos 3 Hashettes. Le hic étant de concilier les motivations divergentes de la famille : L'une fonce et s'embarque sur le parcours coureurs sans prévenir. L'autre fait trois pas en avant trois pas en arrière, remplit ses poches de cailloux (rouli-roula...) et fait des bouquets de fleurs. Et la troisième pleurniche pour qu'on la porte, prétextant des hordes de loups sur le point de nous attaquer. Tandis que les parents aimeraient bien marcher et papoter avec les copains.

Bref 1h voire 1h30 de marche cahotique sous le soleil, dans le sable et la caillasse. Et on en redemande tous les samedis ! Oui oui ils sont fous ces Gaulois.
Mais il faut dire que les paysages sont somptueux autour de Niamey avec les plateaux de roche noire surplombant le Fleuve Niger, les dunes de sable doré, les champs de mil verts et jaunes, etc. Les balades nous emmènent toujours en haut des collines ou au fond des koris qui serpentent. Et les Hashettes sont drôlement fières d'avoir parcouru 6 km... ou un peu moins, parfois on triche oui.

Et puis à la fin y a une récompense : le fameux Fanta dans la glacière! qui nous a servi de carotte pour le dernier km... (il est toujours de trop le dernier km). On sirote pendant quelques minutes en se racontant sa semaine, on planifie les activités du lendemain (goûter-piscine chez vous ou chez nous ?!), les enfants finissent de remplir leurs poches de cailloux. Une belle moustache orange au dessus des lèvres....
Bah oui c'est pas facile de marcher incognito...

jeudi 30 septembre 2010

Saison des pluies finie finie

"Le soir ça essaye de pleuvoir... ça essaye, ça essaye, mais ça arrive pas."
(Mahamadou, 53 ans, chauffeur.)

Allez, essaye encore nuage…

10 jours sans pluie… A Paris on sauterait de joie, mais ici il n’y a pas de quoi se réjouir.
Quand on se promène autour de Niamey, on voit des champs de mil déjà hauts, mais il manque encore quelques pluies pour que les récoltes d'octobre soient vraiment bonnes.
Si la saison des pluies est terminée, on ne verra plus une goutte de pluie avant... juillet prochain! Pour l'instant les paysages sont verts, bientôt l'ocre va reprendre ses droits.

mardi 28 septembre 2010

Lexique 1 - bonjour et au revoir

Les Nigériens sont logiques : le matin on se dit « bonjour » et l’après-midi on se dit « bonsoir ». Mais attention, soyons rigoureux ! On commence à dire se « bonsoir » dès que les 12 coups de midi ont sonné (c’est une expression hein.. pas d’église qui sonne ici…). Il ne s’agirait pas de dire « bonjour » à 13h, quelle idée.
Les Nigériens sont également très polis. Ils aiment prendre le temps de se dire bonjour (ou bonsoir, ça dépend de l’heure, vous suivez ?). C’est même tout un rituel qui peut prendre une petite minute, avant de commencer à parler d’autre chose. En général ça donne ça :

- Bonjour !
- Bonjour !
- Bonne arrivée !
- Merci.
- Comment ça va ?
- Ca va.
- Et la famille ?
- Ca va.
- Et les enfants ?
- Ca va.
- Et le travail ?
- Ca va.
- Et la chaleur ?
- Ca va.
- Et les deux jours ?
- Ca va.

C’est pas vraiment la peine de donner des détails, l’important c’est de dire à l’interlocuteur que « ça va » ! (même s'il fait 42°, que ta clim est en panne, que tes enfants ont des amibes et que les deux derniers jours ont été galère...).
Si on voit la personne plusieurs fois pendant la journée, on ne recommence pas toute la petite saynette bien sûr… Par contre il faut dire « Bonne arrivée » à tous les coups ! ça c’est incontournable. Toute la journée on me souhaite la « bonne arrivée », au bureau, à la maison, à une réunion, à un dîner, etc. C’est fou ce qu’on arrive bien dans ce pays.
Ensuite, quand la réunion ou la soirée est finie et qu’on veut prendre congé, le mieux c’est de demander la route. Pas du tout pour savoir si on aura des bouchons sur l’A13 ou si le périph est en travaux. (de toute façon ici en général tu prends la latérite, tu vas tout droit en évitant les nids de poule et très vite tu vas tomber sur LA route goudronnée et retrouver ton chemin.) C’est juste une formulation de politesse pour dire que c'est bien sympa, on a bien discuté, tout ça, tout ça, mais qu'on voudrait bien partir maintenant. « Je vais demander la route. Merci et à demain. »

Et quand on se quitte et qu’on se dit « à demain », il est hors de question d’oublier l’inénarrable « inch allah ». Même si on est sûr et archi-sûr qu’on se verra. C’est toujours inch allah qui a le dernier mot.

lundi 27 septembre 2010

"La 4è nuit noire" au Centre culturel franco-nigérien

Au début on se dit qu'on aurait pu faire pareil avec notre petit camescope. On se dit que les images sont très moches et que le montage a été fait avec une hache.
Au début on tend l'oreille et on se dit que les acteurs jouent vraiment très mal, qu'ils ânonnent leur texte comme des élèves de CE1.
Au début on regarde sa montre souvent, on trouve que l'histoire n'avance pas, que le rythme est lent. Très très lent. Et on se dit que la bande-son n'arrange rien.





Et puis peu à peu on réalise que les acteurs parlent juste avec lenteur et emphase, comme tous les Nigériens, qu'ils se déplacent avec nonchalance, comme tous les Nigériens. Bref on réalise que c'est un film africain, avec le rythme africain, l'ambiance africaine. Et peu à peu on se laisse prendre par l'histoire.
Celle de Koda, une jeune étudiante orpheline, et Kola un lieutenant de l'armée nigérienne, qui tombent amoureux. Mais ils ne peuvent se marier, car la tante de Koda veut la marier de force avec un riche homme d'affaires. De son côté le lieutenant se bat contre ses supérieurs qui veulent l'entraîner de force dans de sombres histoires de corruption. Finalement le lieutenant est assassiné et Koda, mariée contre son gré, empoisonne son époux le 4è soir de son mariage... la 4è nuit noire.
Malgré des moyens techniques et financiers très limités, Djinkarai Maiga, le plus grand cinéaste nigérien, a fait un film très osé : il dénonce la corruption qui gangrène l'armée et l'impunité dont bénéficient les officiers ripoux. Il dénonce aussi les traditions africaines qui imposent à une jeune fille de se marier contre son gré. Et à voir les réactions enthousiastes du public nigérien pendant la projection, on se dit que Maiga a des adeptes et que c'est drôlement rassurant.

jeudi 23 septembre 2010

Niamey a peur...

C’est bien connu, les journalistes ne sont pas là pour parler des trains qui arrivent à l’heure (encore qu'avec les grèves à répétition…), mais pour traquer le scoop tout chaud.
Et si possible être les premiers sur le coup. Ça c’est le bonus…
Et si possible faire peur à la ménagère. Ça c’est le super bonus… du moins quand on fait partie de la rédaction du 13h de TF1.

Justement Denis Brunetti fait partie de cette belle et professionnelle équipe de journalistes qui fabrique le JT de 13h de Jean-Pierre Pernaut. Denis est un journaliste qui n’a peur de rien et n’a pas hésité à s’installer au Grand Hôtel de Niamey, d’où il envoie tous ses reportages (on a reconnu la terrasse…). Étant donné que ses reportages sont constitués d’images d’archives du désert et d’images d’avions qui atterrissent, il aurait pu les faire depuis la Tour TF1 à Boulogne… Sauf qu’il n’aurait pas eu cette magnifique vue sur le fleuve Niger quand il fait des interventions en direct de la terrasse.
Et puis surtout il n’aurait pas pu faire un reportage sur « Comment-vivent-ces-expatriés-de-Niamey-qui-ont-peur »… tatadaaam (ça c’est le roulement de tambour pour la tension narrative…).
Le hic c’est qu’à Niamey aucun expatrié n’a changé ses habitudes et se sent en insécurité. Et à ce jour aucun expatrié n’a pensé pendant une demi-seconde quitter Niamey. Ben oui, on vient de payer l’inscription des enfants au judo et à la danse, on va pas partir maintenant. En plus vendredi y a une « soirée bavaroise » au restau la Véranda, avec du vrai saucisson pur porc comme on en rêve.
Donc Denis il s’est décarcassé pour trouver des imges et des témoignages qui allaient dans le sens de son sujet-qui-fait-peur. Et il a fini par trouver ! On finit toujours par trouver quand on cherche bien... Il a baladé son micro et sa caméra devant l’école française de Niamey ; Car quoi de mieux pour faire de l'audience qu'une école maternelle avec des petites têtes blondes menacées par des méchants terroristes ? En ouverture du reportage il n'a pas oublié de montrer un gros pick-up de la police en stationnement devant le portail de l'école. Un gros pick-up qui est toujours là, enlèvements ou pas.


Mais comment ça se fait que ce petit garçon aille à l'école tout seul?? Que font ses irresponsables de parents ? Heureusement que la police est là.


Notre grand reporter a aussi brandi son micro sous le nez de toutes les mamans blanches devant le portail de l'école. Et il en a trouvé une qui lui a lâché que ces jours-ci, oui c’est vrai, j’ai accompagné moi-même ma fille à l’école. Wahouuu… C’est sûr alors, les expatriés de Niamey sont terrorisés. Bien joué Denis. Finalement qui a peur ? Les expats ou la ménagère de TF1 ?


Ça c'est notre copine Véro qui emmène ses enfants à l'école... (et qui d'ailleurs était ra-vie de passer au JT de TF1...) Ouh la la mais elle a l'air drôlement pressée.. Elle aurait pas peur des terroristes par hasard ?

PS : Pour pas faire trop peur quand même, le reportage a été diffusé en 6è position du JT, après le reportage sur « Le restaurateur de Corbie qui accepte encore les Francs. » (sic)

Re-PS : Jusqu'en juin dernier Denis Brunetti était le correspondant de TF1 à Jérusalem... Il a dû confondre Gaza et Niamey.

Nouvelle attaque

Ils ont attaqué. Pourtant on fait attention, on se protège, on ne prend aucun risque inutile. Mais ils sont vraiment trop fort.
L’attaque a eu lieu lundi dans la journée, je me suis battue toute la nuit (je sais, normalement faut céder tout de suite, faut pas essayer de résister) et j’ai capitulé au petit matin : Mes intestins ont été pris en otage par un groupe inconnu, mais très puissant.

L’attaque a été revendiquée – après prise de sang – par le Groupement Armé des Amibes, qui a pour mode opératoire de détruire les parois des intestins.
Bilan : deux jours d’arrêt de travail, un ventre réduit en bouillie et la maison passée à l’eau de javel pour éviter d’autres attaques.
Aujourd’hui tout va bien, le traitement a été très efficace et retour au boulot !

Mais où est la tête ?!

PS : Les amibes sont des parasites qui se développement notamment dans l’eau et se transmettent très facilement, via de l'eau non potable, des aliments souillés, ou même une simple poignée de main par exemple.

lundi 20 septembre 2010

Pendant ce temps...

Il parait qu'une centaine de spécialistes de l'anti-terrorisme a débarqué au Niger pour rechercher les 7 otages d'Arlit. Nos amis de l'ambassade, civils et militaires, ont travaillé tout le week-end, jusqu'au petit matin... Impossible de savoir ce qu'ils font, ce sont des grands muets... En tous cas ils cherchent.

Pendant ce temps à Niamey, l'ambiance n'a pas changé : piscine, piscine, apéro, déjeuner entre amis, piscine, balade, soirée ciné au Centre Culturel Français pour l'ouverture de la saison culturelle, etc !
Les différents employeurs - privés ou humanitaires - n'ont donné aucune consigne de sécurité particulière. La plupart des missions sur le terrain continuent et la "Cure salée", l'événement de la rentrée, n'a pas été annulée.

La Cure Salée c'est la fête la plus importante pour les éleveurs du Niger. Elle a lieu chaque année à la mi-septembre, dans la région d'Agadez, à 1000 km au nord de Niamey. Suspendue depuis 2007 à cause des problèmes liés à la rébellion touareg, la fête reprend cette année, le 25 septembre.

Des éleveurs Touareg, Peul et Arabes venant de toutes les contrées du Niger (parfois même du Nigéria, de l'Algérie et du Mali) se regroupent dans la plaine de l'Irhazer. Chaque tribu amène ses animaux pour leur faire profiter des riches pâturages de cette plaine caractérisés par leur forte teneur en sels minéraux. C'est aussi l'occasion de retrouvailles et de célébrations : mariages, fantasias, concours de toutes sortes. Chaque campement est en fête.

Durant trois jours le spectacle est garanti : parades et courses de dromadaires savamment harnachés, concours de dressage de méharis, musiques et danses des quatre coins du Niger, et surtout... élection de Miss cure salée !

vendredi 17 septembre 2010

Plumpy'nut

Ce matin j'ai visité à Niamey l'usine de fabrication du Plumpy'Nut.


Voilà l'intérieur de l'usine, c'est tout moderne, les machines sont rutilantes et la propreté irréprochable.
A gauche ce sont les 4 machines sophistiquées (made in France... cocorico!) qui fabriquent le Plumpy'Nut.

Une invention française...
Le Plumpy'Nut est une bouillie destinée aux enfants très malnutris. Elle est composée de poudre de lait, d'arachide, de sucre et d'un cocktail de vitamines et minéraux. La formule a été conçue en 1996 par des nutritionnistes français de l'IRD (re-cocorico !!) et les petits sachets de Plumpy'nut sont aujourd'hui utilisés partout dans le monde pour traiter les enfants en situation de malnutrition aigue sévère.

Un sachet = un repas pour un enfant malnutri de moins de 5 ans.
Ca a un goût de cacahuète ; les enfants adorent il paraît!

Les sachets sont prêts à l'emploi, il n'y a aucune préparation pour les mères et aucun impératif particulier pour les conserver. Les enfants le boivent directement à partir du sachet, ce qui permet de traiter la malnutrition sévère sans hospitalisation. Le traitement dure entre 6 à 10 semaines selon l'état de gravité de l'enfant.


Blouse blanche, sur-chaussures, petite charlotte sur la tête... On n'est pas beau comme ça ? Le deuxième en partant de la droite, c'est mon chef...
Là ils sont en train de verser du sucre dans la machine qui concasse et mélange tous les ingrédients du Plumpy'nut. 1500 cartons contenant 150 sachets de bouillie prêts à consommer sortent chaque jour de l'usine.

Une fabrication nigérienne...
Ici c'est un peu exceptionnel, puisque c'est une société nigérienne qui fabrique le Plumpy'nut, en respectant bien sûr des normes hyper strictes.
Mme Cissé Fatchima, une pharmacienne de 60 ans bouillonnant d'énergie et d'idées, a décidé de se lancer dans la fabrication du Plumpy'nut suite à la grande crise alimentaire de 2005. Elle est partie d'une toute petite usine qui produisait 1 tonne par mois de bouillie locale pour enfants ; Aujourd'hui son usine, entièrement modernisée, produit 400 tonnes par mois de plumpy'nut.

Elle les fait pas ses 60 ans, hein ? Le Plumpy ça conserve...

L'usine de Madame Fatchima tourne 24h sur 24, 6 jours sur 7. Il faut dire que la demande au Niger est énorme : 1 enfant sur 2 est malnutri. Les enfants de 6 mois à 3 ans sont les plus touchés.
Depuis le début de la crise 2010, 200 000 enfants ont déjà reçu un traitement de Plumpy'nut et ont été sauvés. C'est l'Unicef, Médecins Sans Frontières, Save The Children, Care, la Croix-Rouge, etc. qui distribuent le Plumpy'nut aux enfants malnutris et suivent l'amélioration de leur état semaine après semaine.

Les matières premières venues du monde entier!
Hélas le Niger n'a pas de matières premières - hormis l'arachide. Madame Fatchima importe donc le sucre d'Argentine et du Brésil, le cacao de Côte d'Ivoire, le lait en poudre, les vitamines et les minéraux de France, l'huile de palme de Malaisie et le carton d'emballage du Ghana. L'objectif est de fabriquer au moindre coût pour les acteurs humanitaires, tout en respectant la formule nutritionnelle du produit.

Fabriquer au Niger coûte cher, notamment à cause de l'insuffisance - pour ne pas dire pénurie parfois...- d'électricité, de gaz et de carburant. Les mêmes sachets de Plumpy'Nut fabriqués en Normandie coûtent beaucoup moins cher... Mais l'Union Européenne, les Nations Unies et MSF (les principaux acheteurs de Plumpy'Nut) ont décidé de soutenir la production nigérienne et de n'acheter que du Plumpy'Nut sortis de l'usine de Niamey pour ré-alimenter les 400 000 enfants en situation de malnutrition aigue.

jeudi 16 septembre 2010

Direct d'Arlit

La femme (Touareg) a été libérée à 10 km de Arlit ...
Les agresseurs auraient enlevé les otages en ville après avoir tabassé les agents de sécurité pour obtenir des informations... une équipe de plus de 45 véhicules très lourdement armés !

Nouvel enlèvement

Un groupe de sept personnes, dont cinq Français, employés d'Areva et de Satom, ont été enlevés jeudi matin au Niger près de mines d'uranium, dans la région d'Arlit, selon le Monde, dont l'information a été confirmée par l'Elysée.

Arlit c'est tout au nord, en plein milieu du désert du Sahara.
Là-bas les bandits (les "coupeurs de route") font régner la terreur, s'acoquinent avec des groupes terroristes et ont anéanti les activités touristiques de cette superbe région.
L'enlèvement d'étrangers est devenu la nouvelle activité lucrative du coin.


Cette fois il ne s'agit pas d'aventuriers irresponsables se baladant tous seuls dans le désert (il y en a encore beaucoup hélas!), mais de Français qui vivent à Arlit pour construire des routes (SATOM) et extraire l'uranium (AREVA).
1/3 des centrales d'EDF sont alimentées avec l'uranium d'Arlit.

mardi 14 septembre 2010

My way... in Niamey

"Je me lève, je vois une tarentule
Je ne la chasse pas
Comme d’habitude
Les filles s’occupent du puma
Et montent sur l’impala
Comme d’habitude
Ma main caresse les chameaux
Presque malgré moi
Comme d’habitude
Mais eux ils me tournent le dos
Comme d’habituuude.
Et puis je m’habille très vite
Je mets mon boubou
Comme d’habitude
Je bois un bol de lait de zébu
On est en retard
Comme d’habitude
En pousse-pousse on quitte la maison
Il fait chaud dehors
Comme d’habitude
Les criquets attaquent
Je relève mon col
Comme d’habituuude.

Comme d’habitude
Chaque mois de l’année
On va jouer
Aux aventuriers
Comme d’habitude
Se baigner dans le Niger
Oui, comme d’habitude
Et même chasser le lion
Comme d’habitude
Enfin on va vivre
Comme d’habituuude."

Stop! Hum... bon il faut qu'on vous dise la vérité. On va en décevoir certains, c'est sûr, mais en fait... on a une vie normale ! si si ! On se lève le matin, on dépose les enfants à l'école, on va au bureau (avec la clim ok), on allume notre ordi, on regarde nos mails, on bosse, on fait une pause café avec les collègues, on bosse, on va déjeuner, on bosse, on bosse, on récupère les enfants au judo, on rentre à la maison, on donne le bain, on dîne, on fait les devoirs, on couche les enfants, on regarde un film et dodo.
Voilà, une vie normale. Ni plus ni moins. Comme en France.
Y a que le décors et les figurants qui changent.

Comment expliquer notre vie d'expat' aux "métropolitains" ? Comment rester proche en étant loin ? Pourquoi certains considèrent que c'est à nous de "faire l'effort" de garder contact avec la France ? Pourquoi certains n'écrivent plus ? Pourquoi certains nous disent qu'ils n'ont rien de "spécial" à raconter ?
On vient de démarrer notre 8ème année à l'étranger et on n'a toujours pas trouvé les réponses. Tous les expatriés - les anciens et les tout nouveaux - ont le même problème, c'est un grand thème de discussion entre nous... entre deux balades sur un hippo ou devant un ragoût de mil au crocodile.

vendredi 10 septembre 2010

Les 10 plaies du Niger

Dans Courrier International cette semaine :

"NIGER • Le pays de toutes les misères
Le Niger, l'un des pays les plus pauvres au monde, ploie sous les problèmes. Le politique, en passe d'être résolu après le départ forcé du président autocrate Mamadou Tandja en février dernier et l'approche de nouvelles élections fixées à janvier 2011, n'empêche pas le spectre de la famine de planer sur un pays oscillant entre sécheresse et inondations, note L'Observateur Paalga. En août, les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la région de Niamey "ont plongé ce pauvre pays sahélien dans la détresse". Le quotidien burkinabé note qu'un mois plus tard, la population a toujours les pieds dans l'eau. Pour couronner le tout, des criquets pèlerins ont refait leur apparition. Ils ont déjà ravagé 1400 hectares de champs de mil et de haricots dans l'est du pays."

Sécheresse, famine, pluies diluviennes, criquets pèlerins... tiens ça me rappelle quelque chose...

Dans la Bible les dix plaies d’Egypte sont : 1- Les eaux du fleuve changées en sang ; 2-Les grenouilles ; 3- Les moustiques ; 4-Les taons ou les bêtes sauvages ; 5- La mort des troupeaux ; 6- Les ulcères ; 7- La grêle ; 8- Les sauterelles ; 9- Les ténèbres et 10- La mort du premier-né.

Ici on a donc déjà la mort des troupeaux, les sauterelles, les bêtes sauvages, les moustiques.
On a même les grenouilles et les crapauds (très chouettes concerts vers minuit en général).

Euh.. par contre si on pouvait s’arrêter là svp...

mercredi 8 septembre 2010

Fin du ramadan

De : DRH
Envoyé : mercredi 8 septembre 2010 15:00
À : All-Staff
Objet : Fête de l'Aid El Fitr
Chers collègues,
A l’occasion de la fête de l’Aid-El Fitr, la Coordinatrice autorise ceux qui le souhaitent à disposer à partir de 13h 30.
Bonne fête d’Aid El Fitr à toutes et à tous.
Je vous remercie.
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C'est vraiment très gentil de nous avertir à 15h qu'on peut "disposer à partir de 13h30"...
Du coup tout le monde papillonne, s'épie, personne n'ose partir... Tu restes toi ? Oui encore un peu, et toi?
Un après-midi de congé qui tombe sur la tête comme ça, c'est déstabilisant! Ca fait trop de liberté d'un coup...
Alors, qui va donner le signal du départ? Un bon musulman ce serait bien. Un Nigérien qui fait le carême (ici on dit "carême", pas ramadan) depuis un mois et qui a bien besoin de cette demi-journée pour préparer l'Aid.
Parce que moi franchement j'ai pas du tout l'intention de fêter l'Aid. Par contre piquer une tête dans la piscine cet après-midi je suis pas contre.

lundi 6 septembre 2010

Crise alimentaire, nutritionnelle et pastorale

Depuis quelques mois le Niger c'est ça :



La malnutrition aigue touche près d'1 enfant sur 5 dans tout le pays. Beaucoup plus dans certaines zones reculées. La malnutrition touche aussi sévèrement les femmes enceintes et les femmes allaitantes.

A cause des mauvaises récoltes de 2009 et de la sécheresse de 2010, 7 millions de personnes, soit la moitié de la population nigérienne, souffrent d'insécurité alimentaire. Autrement dit elles ont du mal à se nourrir, par manque de moyens ou parce que les marchés sont vides.

Tout aussi grave : l'absence de fourrage, de pâturage et de points d'eau pour les animaux. Conséquence : plus d'un tiers du cheptel du Niger a été décimé. Dans certaines régions, comme Diffa, 80% du bétail a sucombé.
Au Niger une très large partie de la population vit de l'élevage. Aujourd'hui les éleveurs n'ont plus de bêtes et ne peuvent donc subvenir aux besoins de leurs familles.

La mobilisation générale a beaucoup tardé, mais heureusement aujourd'hui le Niger c'est aussi ça :


Chaque semaine, depuis mai, environ 7000 nouveaux enfants de moins de 5 ans sont admis dans les "centres de récupération thérapeutique", où ils reçoivent des rations alimentaires spéciales pour lutter contre les séquelles de la malnutrition aigue.
Il existe des centaines de "centres de récupération", certains sont mobiles et essayent de se déplacer au plus près des populations.


Les équipes médicales (Nations Unies, ONG et équipes locales) pèsent les enfants, mesurent leur "périmètre brachial" et les examinent. Selon leur état de santé, les enfants malnutris reçoivent des aliments de récupération spéciaux.
Près de 700 000 enfants de moins de 2 ans ont déjà été soignés pour malnutrition aigue et continuent d'être suivis.


Les familles des enfants malnutris reçoivent des "rations alimentaires de protection". Ce sont des sacs de mil, du riz, de l'huile, du sucre, etc. pour éviter que les familles ne partagent les aliments de récupération nutritionnelle destinés aux enfants. Fin août 3 900 000 Nigériens avaient déjà bénéficié d'une aide alimentaire.

Le nombre de personnes malnutries, notamment les enfants, est encore très préoccupant. Il reste à distribuer encore des milliers de tonnes de vivres, de médicaments, de moustiquaires, etc. Mais selon les autorités et la pluparts des travailleurs humanitaires, la situation est aujourd'hui sous contrôle.

Jusqu'en 2011?

lundi 30 août 2010

ON A MARCHE SUR LA DUNE

Le dernier épisode des aventures des tintinnettes.
A suivre : Vol 747 pour Ouaga, Croco en stock...

vendredi 27 août 2010

Grève de la lumière ... et du froid !

Au Nigéria, comme au Niger, l'heure est aux revendications ... et aux grèves. La dernière en date est celle des employés de la PHCN : genre d'EDF local, avec ses syndicats et ses conflits en tous genres.
Le Nigéria est le pays le plus peuplé d'Afrique, avec 150 millions d'habitants, mais ne produit que 4000 MW d'électricité, alors qu'il lui en faudrait entre 10 et 50 000 suivant l'humeur et l'expert.
Pas moins de 40 000 personnes travaillent à la PHCN (pas étonnant que leur syndicat s'appelle la NUEE !)... Et depuis lundi dernier, ils sont en grève : paiement d'arriérés et hausses salariales au menu. Mais en quoi cela nous concerne-t-il ?

Disons que le Niger, pays voisin, ne produit même pas suffisemment d'électricité pour sa capitale, et lorsque qu'il fait plus de 40° et que toutes les clims sont allumées, il importe jusqu'à 90% de son électricité... du Nigéria ! (qui n'en a déjà pas beaucoup ... ). Autant dire que la grève de la PHCN a des conséquences quelque peu désagréables, et nous passons la moitié de notre temps dans le noir et dans le chaud ... très chaud. Mais le pire, ce sont les baisses de tension, qui fusillent tout le matériel électronique (lors d'une baisse de tension les groupes ne démarrent pas).
Pour les Nigérians ce n'est pas vraiment une perte : le Niger ne paye pas souvent ses factures (ce qui entraine de nouvelles coupures) et les Nigériens se fournissent auprès des Nigérians en groupes électrogènes ... Au Nigéria, business is business !

Le Niger accumule en ce moment les handicapes : sécheresses, inondations, énergie, instabilité politique, sécurité, montée d'un certain radicalisme religieux....
Mais il y a peu le Premier Ministre, Mahamadou Danda, lors d'un discours à la Nation a annoncé la demande officielle du Niger d'accéder aux technologies du nucléaire civil : même si la réalisation d'un tel projet paraît peu probable, la volonté est là, et devrait faire réagir les investisseurs et les organismes internationaux.

jeudi 26 août 2010

Le jeudi c'est mili

(france24)
Au Niger le jeudi est traditionnellement consacré à la grand-messe du conseil des ministres.
C'est aussi le jour où les militaires sont de sortie... Ils bloquent certaines rues, installent soigneusement leurs blindés et leurs mitraillettes aux endroits stratégiques et patrouillent.
Car c'est justement un jeudi midi à la fin du Conseil des Ministres, le 18 février dernier, que le Palais Présidentiel avait été attaqué.
Les putshistes, parmi lesquels Salou Djibo, avaient alors arrêté et emprisonné le président de l'époque Mamadou Tanja.

Aujourd'hui Salou Djibo est Chef d'escadron et Chef de l'Etat et, chaque jeudi, il place son escadron en état d'alerte, histoire d'éviter la bonne blague de l'arroseur arrosé..

mercredi 25 août 2010

Arrivé!

Ca y est, il est là !! Fofo!! Bonne arrivée à notre container!!
Il aura parcouru 3 semaines en mer et 5 semaines sur les routes du Bénin et du Niger. Enfin.. les "routes"... Ne dérangeons pas les grands mots ! Entre Cotonou (le port et capitale du Bénin) et Niamey (capitale du Niger), il s'agit plutôt de pistes impraticables en voiture normale ; seuls les gros 4x4 et camions peuvent passer à allure réduite... Très très réduite l'allure. Autrement dit : 5 semaines pour faire 1000 km.
Ca fait quelle vitesse ça, 1000km/5semaines ? Je préfère pas savoir.
Et le camion a tellement souffert qu'il a rendu l'âme à .... 200 mètres de la maison. Craquer si près c'est pas de bol, mais faut croire qu'il avait des envies de révolte ce camion. Lorsque le chauffeur a fait une manoeuvre pour entrer dans notre latérite (une piste), la marche arrière s'est cassée, puis la marche avant. Résultat : camion bloqué en travers de la latérite.
Ce sont les déménageurs qui ont été ravis de devoir vider le container à 200m de la maison. 32 m3, soit 174 meubles et cartons à porter. En plus sans boire et manger (c'est le ramadan) et par 40°...
Au final tout est là, déballé, rangé, installé ! Enfin chez nous !

jeudi 12 août 2010

Allo ... t libre ?

Téléphone ...
Ha non ... bip seulement ...

Quand tu n'as  pas de crédit, bipe ton ami ... même s'il a pas de crédit non plus, il ne résistera pas à la curiosité de savoir qui l'a bipé !
Re bipe ...

Je n'aime pas moi qu'on me bipe ... j'ai la mauvaise impression de me faire siffler ... Et puis je ne connais pas ce numéro : certainement une erreur. Mais comment va-t-il savoir que c'est une erreur, si personne lui  dit ?
Bip bip bip encore ...
Bon ça commence à bien faire, si je ne lui réponds pas je vais l'avoir sur le dos encore plusieurs jours...
Attention, se tenir près à répondre au premier bip ... Hop !
- Allo ?
- Moussa ? C'est comment ? Et les deux jours ? pourquoi tu rappelles pas ?
- pardon ?
- héééééé... pardon monsieur, me suis trompé !
- c'est pas grave, au revoir madame ...
Quelques heures plus tard, moi qui croyais en avoir fini avec ce casse pied ... bip bip (ça c'est un texto !) :
"Sil vous plai monsieur on peup s corspndre en verite j me sui trmpé du num mai j aimé votr voi. j mapel Sofiya. js8 o kartié poudriere. mon rev c d m voir marié.rdn"
hum ...
Chérie ? ... Tu ne devineras jamais ce que  je viens de recevoir ...

lundi 9 août 2010

Mauvaise blague

Après des mois de sécheresse dramatique, le Niger est maintenant frappé par des pluies torrentielles. Les inondations ont fait plus de 60 000 sinistrés depuis jeudi dernier.


Ici à Niamey :



La sécheresse avait décimé les cheptels, brûlé les cultures et placé la moitié de la population nigérienne en situation d'insécurité alimentaire.
Aujourd'hui les inondations ont détruit des centaines de maisons, noyé les champs tout juste ensemencés et font planer la menace d'épidémies.

Les Nigériens attendaient la pluie avec impatience... Ils subissent maintenant les pires inondations depuis plus de 20 ans.
La Nature fait parfois de sinistres farces.

lundi 2 août 2010

Girafes

"Nous sommes les dernières girafes d'Afrique de l'Ouest", annonce un panneau à l'entrée du petit village de Kouré, à trente minutes de voiture de Niamey.
Elles étaient des milliers il y a un siècle ; aujourd'hui elles sont précisément 213, selon Amadou le guide de la Réserve naturelle.


Plutôt farouches, les girafes se laissent quand même approcher à quelques mètres, pour notre plus grand bonheur. Leur robe tachetée est magnifique et leur allure a quelque chose de royal du haut de leur 5 m.
Certaines nous toisent quelques instants avant d'aller brouter nonchalamment quelques feuilles, tandis que des petits girafons galopent sur la terre aride de Kouré.


Autrefois les villageois utilisaient la peau des girafes pour fabriquer des tambours ou des chaussures. Heureusement le braconnage a aujourd'hui disparu ; Tuer une girafe au Niger est passible de 5 ans de prison et une lourde amende.
De plus tous leurs prédateurs - lions et léopards - ont disparu et la population des girafes de Kouré augmente chaque année.


Et puis les villageois de Kouré ont aussi compris l'intérêt touristique des "dernières girafes d'Afrique de l'ouest"...
Enfin nous on n'est pas pressé de voir arriver les cars de touristes !