jeudi 27 janvier 2011

Georges

*Référence culturelle qu'auront reconnue tous ceux qui ont été obligés de voir vu Némo environ 200 fois...
Georges est la tortue star du Club américain. Georges est une femelle, mais les Américains n'y connaissent rien en tortue apparemment.
En tous cas depuis le temps qu'il vit au bord du terrain de base-ball, Georges a sûrement dû comprendre les règles, lui...

lundi 24 janvier 2011

Affiche électorale

Lundi prochain auront lieu les élections présidentielles, avec 10 candidats en lice. Le parti de l'opposant Mahamadou Issoufou, grand favori de la Présidentielle, ne s'embarrasse de longs discours politiques pour convaincre les électeurs : un simple doigt pointé sur le bulletin rose, voilà qui est clair !
 
Pas de blabla politique sur les affiches... Au Niger près de 75% de la population est analphabète.





jeudi 20 janvier 2011

Enfants talibés de Niamey

Tous les matins des groupes de talibés rejoignent le centre-ville de Niamey puis se dispersent. Généralement en haillons et munis d'un bol en aluminium, ils passent la journée dans la rue à mendier. Les talibés sont des enfants de 6 à 15 ans, confiés par leurs parents à un marabout qui les logent, les nourrit et leur enseignent le Coran.

En réalité on est très loin de l'école coranique. Ces enfants sont exploités par le marabout, à qui ils doivent rapporter 500 francs par jour (moins d'un euro). Ils sont très souvent violentés, voire abusés par le marabout, et vivent dans des conditions atroces.

Malgré l'état d'esclavage où sont réduits les enfants, les parents continuent à maintenir cette pratique ancestrale au Niger, et dans tous les pays de la zone, notamment au Sénégal où on estime à 300 000 le nombre d'enfants talibés !

Ici à Niamey nous sommes sollicités tous les jours, dans la rue, au marché, devant l'école, par ces enfants en guenilles qui nous mettent leur bol sous le nez et réclament un "cadeau"... pour enrichir leur marabout.

jeudi 13 janvier 2011

Catharsis à l'école

Pour cette première journée de classe post-prise d'otages, la maîtresse de notre aînée avait choisi de faire un "Temps de parole".
Tous les enfants (7 ans) étaient très au courant des événements et regorgeaient d'idées pour lutter contre les prises d'otages. Les garçons penchaient plutôt pour les fils électriques et les mitraillettes partout, tandis que les filles ont eu l'idée d'envoyer des colombes pour faire diversion... 
Certes tout le monde s'est exprimé et a bien rigolé, mais je ne suis pas sûre que ce genre d'exercices aide les enfants à passer à autre chose. Il aurait peut-être été utile il y a 2 ou 3 jours, mais là aujourd'hui ça entretient leur inquiétude, au moment où la tension est retombée et qu'on essaye de penser à autre chose.
Et demain qu'est-ce qu'ils vont faire à l'école ? Des simulations de prises d'otage dans la cour de récré??

mercredi 12 janvier 2011

Rentrée des classes

Petit parfum de rentrée des classes ce matin à l'école française...
Les enfants sont excités comme pour une rentrée, heureux de retrouver tel ou tel copain. Tout le monde traine devant l'école, même les papas en costume-cravate. On prend des nouvelles des uns et des autres, comme si on ne s'était pas vu depuis deux mois de vacances. Il faut dire qu'il s'est passé tellement de choses depuis vendredi qu'on a l'impression de revenir de longues vacances... Bonne rentrée !

Elections

Hier ont eu lieu les élections municipales et régionales, qui seront suivies, dans moins de trois semaines, des élections présidentielles.
Pour le Général Salou Djibo, président de la transition au Niger après le coup d'Etat du 18 février dernier, ces élections sont un pas vers la démocratie. D'ailleurs les Nigériens se sont mobilisés, ils ont fait longuement la queue devant les bureaux de vote, fiers de voter, en grand boubou ou avec des jolis pagnes malgré la poussière qui enveloppe la capitale en ce moment.
Comme notre chauffeur, tout ému de voter. Sauf que pour ce qui est de la démocratie, ça va un peu trop vite selon lui. Il faudrait la ralentir la démocratie (sic). On est trop jeunes pour ça nous, il faut d'abord remettre le pays en ordre (re-sic)...

Ça me rappelle un vieux sujet de dissertation... vaut-il mieux une bonne dictature ou une mauvaise démocratie?!

Pendant ce temps les enfants continuent à jouer aux terroristes... Même à deux ans (pardon deux-ans-et-demi), un bâton-mitraillette à la main. Moi ze vé les tuyer les méssants...

Vacances suite

L'école française est encore fermée aujourd'hui... 5è jour de vacances pour les enfants ! Les travaux de sécurisation du portail de l'école n'étaient pas encore terminés, mais l'école devrait rouvrir demain.

Certains amis sont partis ou sont sur le point de partir. Certains sont très stressés et ne sortent plus ; d'autres  continuent à aller au resto ou essayent de forcer les barrages de police pour faire du vélo hors de Niamey... Chacun réagit différemment à cette nouvelle vie en zone orange.

Nous on a repris une vie normale. Pas de resto, mais des dîners chez les amis. Pas de balades en brousse, mais des balades en ville au grand marché. Pour faire des rideaux.... devenus indispensables avec les 2 gardiens qui tournent en orbite autour de la maison 24h/24...

mardi 11 janvier 2011

Nouveaux jeux

4è jour de week-end prolongé forcé pour les enfants. Et les jeux ont sensiblement changé depuis samedi.
Dimanche après-midi la salle de jeux était transformée en tribunal militaire pour juger un Grand Méchant, yeux bandés et mains attachées dans le dos...
Hier ils ont passé l'après-midi chez un copain à construire un camp retranché en kapla et à se défendre contre de vilains ennemis. Non-identifiés les ennemis. Mais ils avaient l'air sacrément méchants vu que les militaires du camp les massacraient à coup de chars mitrailleurs construits en légos surmontés de stylos...
Il faut croire que, malgré nos précautions, l'actualité pénètre dans le cerveau et l'imaginaire de nos enfants...

En discutant hier avec des vrais spécialistes de la lutte contre les vrais méchants, on a compris que la stratégie française était en train d'évoluer. A la faveur d'un changement de ministre et d'un changement de chefs dans les états-majors, il semble que les négociations sans fin soient terminées. L'opération de samedi en est un exemple. Comme nous l'ont raconté des amis proches des opérations, il n'a jamais été question d'autre chose que de stopper et d'éliminer les preneurs d'otages, quelle que soit l'issue pour les otages. Les Forces Spéciales françaises positionnées notamment à Ouaga depuis septembre sont là pour ça. On ne sait pas si c'est plus sécurisant pour les Français du Niger, mais on espère qu'au moins ça découragera quelques fous furieux de la région.

lundi 10 janvier 2011

La vie en orange

Alain Juppé vient de nous annoncer que la zone - jusqu'alors classée verte - allant de la frontière du Mali à Niamey était désormais classée orange; ce qui signifie que les déplacements doivent être réduits au strict minimum dans cette zone. Il nous a recommandé la plus grande prudence, mais ne nous a pas demandé de partir. "La vie doit continuer" - a-t-il dit... En revanche il a demandé que les voyages au Niger pour tourisme ou affaires soient annulés.


Pour l'instant nous connaissons une dizaine de Français qui sont partis ou vont partir dans les prochains jours. Dont 2 jeunes coopérants présents lors de la prise d'otages très choqués qui ont été rapatriés sanitaires.  La très grande majorité des 1500 Français du Niger restent à Niamey pour l'instant.
Presque tous étaient présents à la Résidence de France cet après-midi. Comme pour un 14 Juillet. Avec un buffet et des serveurs qui offrent des petits fours. Drôle d'ambiance. Mais la présence du ministre de la Défense et ses propos clairs et fermes (bien loin du bavardage imprécis et inutile de Kouchner) font du bien à la communauté française. Juppé a aussi passé plus d'une heure avec Salou Djibo le président nigérien pour négocier une présence militaire renforcée au Niger.

Pour nous ce sera donc pour l'instant une vie en zone orange : pas de sorties le week-end, pas de sortie le soir après 21h, et des gardiens en permanence à la maison.

"Les régions formellement déconseillées sont indiquées en rouge. Les régions déconseillées sauf raisons impérieuses sont indiquées en orange." (Source : Ministère Français des Affaires Étrangères)
Quelques nouvelles de ce matin:
- Certains de nos amis ont déjà fait le choix de quitter le pays ; pas question pour eux de rester dans ce stress avec les enfants. D'autres attendent la décision du siège de leur entreprise. D'autres encore estiment qu'ils ne faut pas céder, ne pas montrer qu'on a peur, ne pas fuir.
- L'ambassade nous demande de tous venir cet après-midi à la Résidence de France. On attend de savoir ce que Juppé va nous donner comme consignes, mais on ne se fait pas trop d'illusion. Lorsque Kouchner était venu après la mort de Michel Germaneau cet été, c'était très décevant : du blabla politique plutôt creux.
- Les médias français continuent à nous harceler pour témoigner de notre "ressenti" comme ils disent. Ce matin TF1 et ce cher Denis Brunetti qui était déjà l'envoyé spécial de TF1 lors de l'enlèvement d'Arlit. Il avait alors fait des reportages pitoyables, bourrés d'erreurs, voire malhonnêtes. J'ai évidemment refusé l'interview, comme tout le monde ici... Ne manquez pas le 13h de Pernaut, vous verrez un Brunetti bredouille en direct de la terrasse de son hôtel avec zéro info à donner...
- Pendant ce temps ici c'est légo, dessins, bac à sable.

Au programme aujourd'hui

Expéditeur: ----
Date: 9 janvier 2011 20:59:00 UTC+01:00
Destinataire: ---
Objet: 10/01/11  16h30 Résidence Ambassadeur de France Niamey
Tous les ressortissants français sont invités à la Résidence de l’Ambassadeur de Niamey à 16H30 (suite visite Alain Juppé)

Vous munir d’une pièce d’identité et FAITES PASSER LE MESSAGE AUX AUTRES FRANÇAIS

dimanche 9 janvier 2011

Réflexions ...

Nous voilà calfeutrés chez nous, des vigiles supplémentaires à l'entrée et le double stress de notre sécurité à tous, et celui de l'inconnu des jours à venir.
Nous nous préparons tous à l'idée de devoir évacuer le pays dans les prochains jours sur ordre de nos hiérarchies françaises...

L'évènement a été violent, très violent. Malgré la bonne humeur permanente des français, nous ne pouvons éviter les sourires crispés et la tension qui transpire derrière des conversations forcément centrées sur l'enlèvement et la mort de nos deux compatriotes. Nous sommes tous d'autant plus touchés que le Maquis où le rapt a eu lieu est un lieu de rencontre et de sortie classique que nous fréquentions tous. Enfin, l'incident a eu lieu à un moment où nous étions pour la plupart sortis au restaurant ou chez des amis.

Contrairement au dernier enlèvement à Arlit, nous nous sentons directement concernés : Arlit est à plus d'une journée de route d'ici, les militaires sont très présents à Niamey, nous n'avions pas réellement un sentiment d'insécurité dans la ville. Aujourd'hui nous hésitons à sortir le soir, ce qui de toute manière nous est maintenant interdit à après 21h.
Mais la sécurité de nos enfants à tous est aussi au centre de nos préoccupations.

Pourtant nous nous posons réellement la question : il y a encore beaucoup de travail ici, et qui le fera une fois que nous serons partis. Que ferons nous, nous même, si nous partons ... Nous sommes tous là depuis peu de temps, venant de nous installer et de prendre nos marques... Enfants et parents une partie de notre vie est ici aujourd'hui.
Mais la la question de savoir si nous restons ou non ne nous appartient pas : c'est peut-être mieux ainsi. Le travail ne manque pas au bureau : les missions pour lesquelles nous sommes là ne sont pas terminées, beaucoup d'entre nous sont là pour des raisons bien précises, avec des objectifs fixés. Nous devrons nous plier aux décisions de nos supérieurs ...
Pour autant la communauté française est encore sous le choc, les décisions sécuritaires ont été prises en conséquence et l'émotion retombera peut-être dans quelques jours.
Mais depuis hier nous sommes harcelés par les journalistes et médias français pour témoigner : première vague dès Samedi après midi, et le gros du troupeau débarque ce soir avec Alain Jupé (Monsieur le Ministre, dans vos bagages, amenez nous du fromage et du saucisson !).
Nous nous attendons, comme lors des évènements d'Arlit, à voir trainer les caméras et les micros devant l'ambassade et le Lycée Français pour nous faire dire que nous sommes morts de peur.
Pour nous l'émotion doit retomber pour laisser la place au pragmatisme et au calme, nous devons trouver nos nouvelles marques et surtout ne pas céder à la panique du moment.

Triste fin

Triste fin de l'histoire : les deux otages ont été retrouvés tués.
Petit à petit les informations se recoupent et remontent.
Pour nous tous c'est un choc... Nous pensons à ces deux jeunes que nous avons certainement croisés. Tout le monde se connait à Niamey. Nous pensons à leurs familles.
Toutes nos prières aujourd'hui iront pour eux.

samedi 8 janvier 2011

Week-end prolongé

On est samedi, il est 17h et pour une fois on n'est pas en train de gambader dans les dunes ou les koris autour de Niamey avec notre groupe de marcheurs/coureurs du Hash. Pour la deuxième fois en 30 ans (la première fois c'était lors du coup d'Etat du 18 février), le Hash de Niamey a été annulé.
Malgré le stress qui a gagné tous les expatriés, l'ambiance reste calme dans la ville, les marchés sont bondés comme tous les samedis, les enfants sont allés à leurs activités sportives habituelles.
Pour nous c'était une journée cool entre amis. Ce sera aussi un long week-end cool pour les enfants car l'école française est fermée jusqu'à mercredi.

vendredi 7 janvier 2011

C'est pas nous

Ouf on a choisi le bon resto.
Pendant que nous dinions avec des amis dans un resto de Niamey, nous avons appris que deux blancs se sont faits enlever par des Touaregs armés dans un autre resto de la capitale, à 500 m de chez nous.

Retour dare-dare à la maison et coup de fil à l'ambassade pour avoir des infos. Mais personne n'est au courant et c'est nous qui donnons l'alerte en premier...
En quelques minutes c'est la panique à l'ambassade, le resto est encerclé de militaires et policiers.
Difficile d'en savoir plus à cette heure-ci, mais en tous cas tout va bien chez nous.

Salé

Du bon sens, de l'humour et du sérieux. La com à la nigérienne...

Je ne sais pas si ça a de l'effet sur la propagation du sida, mais au moins on retient les messages !