dimanche 9 janvier 2011

Réflexions ...

Nous voilà calfeutrés chez nous, des vigiles supplémentaires à l'entrée et le double stress de notre sécurité à tous, et celui de l'inconnu des jours à venir.
Nous nous préparons tous à l'idée de devoir évacuer le pays dans les prochains jours sur ordre de nos hiérarchies françaises...

L'évènement a été violent, très violent. Malgré la bonne humeur permanente des français, nous ne pouvons éviter les sourires crispés et la tension qui transpire derrière des conversations forcément centrées sur l'enlèvement et la mort de nos deux compatriotes. Nous sommes tous d'autant plus touchés que le Maquis où le rapt a eu lieu est un lieu de rencontre et de sortie classique que nous fréquentions tous. Enfin, l'incident a eu lieu à un moment où nous étions pour la plupart sortis au restaurant ou chez des amis.

Contrairement au dernier enlèvement à Arlit, nous nous sentons directement concernés : Arlit est à plus d'une journée de route d'ici, les militaires sont très présents à Niamey, nous n'avions pas réellement un sentiment d'insécurité dans la ville. Aujourd'hui nous hésitons à sortir le soir, ce qui de toute manière nous est maintenant interdit à après 21h.
Mais la sécurité de nos enfants à tous est aussi au centre de nos préoccupations.

Pourtant nous nous posons réellement la question : il y a encore beaucoup de travail ici, et qui le fera une fois que nous serons partis. Que ferons nous, nous même, si nous partons ... Nous sommes tous là depuis peu de temps, venant de nous installer et de prendre nos marques... Enfants et parents une partie de notre vie est ici aujourd'hui.
Mais la la question de savoir si nous restons ou non ne nous appartient pas : c'est peut-être mieux ainsi. Le travail ne manque pas au bureau : les missions pour lesquelles nous sommes là ne sont pas terminées, beaucoup d'entre nous sont là pour des raisons bien précises, avec des objectifs fixés. Nous devrons nous plier aux décisions de nos supérieurs ...
Pour autant la communauté française est encore sous le choc, les décisions sécuritaires ont été prises en conséquence et l'émotion retombera peut-être dans quelques jours.
Mais depuis hier nous sommes harcelés par les journalistes et médias français pour témoigner : première vague dès Samedi après midi, et le gros du troupeau débarque ce soir avec Alain Jupé (Monsieur le Ministre, dans vos bagages, amenez nous du fromage et du saucisson !).
Nous nous attendons, comme lors des évènements d'Arlit, à voir trainer les caméras et les micros devant l'ambassade et le Lycée Français pour nous faire dire que nous sommes morts de peur.
Pour nous l'émotion doit retomber pour laisser la place au pragmatisme et au calme, nous devons trouver nos nouvelles marques et surtout ne pas céder à la panique du moment.

2 commentaires:

  1. Salut,
    on pense bien fort à vous et aux filles, et on suit votre blog avec encore plus d'assiduité que d'habitude.
    Si vous devez rentrer en France, provisoirement ou non, notre maison vous est ouverte aussi longtemps que vous voudrez, n'hésitez pas.

    On vous embrasse,

    Bèn.

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  2. Bon courage à toute la famille...nous pensons bien à vous. Tenez bon! Nous prions pour que la peur ne vous envahisse pas ..."ILS" n'attendent que ça. Vu de France et d'Occident, vous êtes les premiers remparts contre la barbarie.
    On est avec vous.
    Amitiés.
    Les Guérandais

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